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Traité de pathologie externe et de médecine opératoire avec des résumés d'anatomie des tissus et des régions. Tome Cinquiéme

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(1)

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TRAITÉ

DE

PATHOLOGIE EXTEI\NE

ET DE

MÉDECINE OPÉRATOIRE.

TOME CINQUIÈME.

(2)

Librairie de .J

.-u

Hnillière.

TRAITÉ PRATIQUE ET HISTORIQUE DE LA LITHOTRITIE, par le docleur Ci\TILE, memhrr de l'lnslitul, de l' AcaMmic nationale de m~decine,

Paris, 1 Rl7, 1 ~ol. in-8 de GOO pagti avec 8 planches. 8 Ir.

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TATio•Es CL.-Ic.iO, accompagné d'une Jnrroductioll par M. le docteur Dousu, membre de l'lnslitut, de l'Académie royale de ~lédecine, etc. Paris, 18t2,! forli

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TB...UT:É DES MALADIES DE L'OREILLE ET DE L'AUDITION, par J.-~1. ITARD. médecin de l'institution des Sourds-Muets de Paris. Deu:ril!••

tditio11, considerablement au~mentée et publiée par lrs soins de l'.llcadémie na- tlonale de méùecine. Paris, 18,2, 2 vol. in-8, nec 3 plancbes. H fr.

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par t'.-V. MÎRAT et A.-J. DILus, rncrnbres de I'At·ademie nationale de mMe- cine. Ouvtage cumplet. Paris, 1829-1St6. ~forts volumes in-8. 36 fr.

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(3)

TRAITE

DE

PATHOLOGIE

EXTERNE

ET DE

~IÉDECINE OPÉRATOIRE

&htlh D'lHTOIIB DIS TISS~S IT DU lÉGIO~S

...

AvG. VIDAL

(»E CAssiS),

Cturur11ra de l'bdp•tal du \Juil,

ProCriMUf' .,r+,~: à b fatullt de medniar de Pu•s., pru(riMur plrt•ealierdr pUhoJo1ie r.1.trrne el de ~nedrrh~ opfnlDtrl', f'hruhu de Il Li1ion d'hoDaf'lllr,

~n~:mb1e ho••on•f'e lk 11 Sodf:lé lllr r-.ir.raie, de 1• Sor~ 1n1khnlr .rtr•u•lelioa, mrmbrc d .. la Sot.tt,P cln mnlt>tiftullrm•adt dr P1rit, mrmbn corruponden& ••• Sor.ttH dr 1111,fder•-dr &brw11lr, III.'Âihenes

dr la Suo.·uitè ck rb1rura•" dt llaolud.

TROISIÈME ÉDITION REVUE, CORRIGBE ET ~DGMEMTBE

.t. ,·ee :.7 3 ft!IureM interealéell danM le TOME CINQUIÈME.

A. PARIS

I:IIEZ J.-B. BAILLIÈRE,

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(4)

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TRAITÉ

ur.

PATHOLOGIE EXTERN

ET DE

MÉDECINE OPÉRATOIRE.

LIVRE TROISIE~IE. '

SECTION TRENTE ET Ullli:ME.

SrtTF: IlES MAL.\lliES IlE l.A \'ESSif..

CHAPITRE III.

LÉSIONS VIHLES Dll L-' YEi'SIR,

AHTICLE 1 ...

Névroses d• la v~uie.

En parlant des névroses de l'anus, ct surtout de celles de l'urètre, j'ai indiqué les s~·mptùmes de la névrose du col cle la \'essie el cle son corps. On trou,·era dans ces articles ce qu'il y a d'important à savoir sur les névroses qui sont 8\'ec cxaltatiou de la sensibilité ct avec spasme. Je rappellerai ici cet état de la v~ie que j'ai déjil signalé en comparant la lithotritie a,·ec la taille, état qui se rapporte surtout aux lêsions des propriétés vitales: c'est un ex<:P.s de eontractilité de la vessie qui fait qu'elle revient trop vh·emeut, trop frt;quemment sur son contenu ; c'est cette espèce de néHose qui porte autant sur le mou- ,·ement que sur la sensabilité de l'organ(', qui tuurmente si horrible- ment les malheureux qui out un rétrécissement cle l'urètre, des tumé- t'artions de la prostate, ct surtout un calcul v~sical. lei la wssie, rt•-

n~nant sur eiiP-m~m(' et s'applir1unnt sur If' corps étrangf'a', s'irrit(' par

~ 1

(5)

:l IdA LADIES DE LA VESSIE.

ct'.s f•·ollements sur lui, ce qui renouvelle IPS contractions :de la des douleurs toujours reuaissantes. )lais, on le voit, ce n'est pas la tout il

fait une utivro!ie; cet étal tic douleur peul ètre un accident d'une lé- sion t'hy~ique. A la n!rité, une lésion physique ne produit pas le..<r mêmes accideuts chez lous les indi,·idus. La névrose Iii plus ÎIDJ)()rlilute étant celle qui srrèle les mouvemeuts de la '·essie, j'en traiterai à part el d'une mauière détaillée.

!1 1 ". - Paralysie de la vtssie.

Pour que l'urine soit chassée de la vessie, il raut liberté de l'urdre et coutraction suffisante de la vessie. Si une de ces conditions mauque, il y a rétcutiun du contenu. Jusqu'a présent il n'a été ques- tion que des lésions de l'excrétion urinaire lit'es a des o!Jstacles physiques; je vais parler, dans cet aJ'licle, de celles qui peuvent être :lltrilmées a un ddnut de la puissance contractile de la \'essic, a sa paralysie.

, .... ·ii·ti-1!. -t• Paralysie symptomatiqut·.- La paralysie symplo·

malique se lie à uue lésion des centres uer·,·cux ou

a

celle d'un ou plusieurs organes importants. Ainsi les plaies de tète avec lésion du ceneau, les lésions lraumat.iques ùe la moelle; commotion, compres- sion, pl;lies, tous ces accidents sont soul'ent a\·ec paralysie de la vessie, et c'est Iii un désordre fonctionnel joint à d ·autres desordres très gra\'es. La paralysie n'est donc ici 4u'un élémeut d'une maladie et non toute la maladie. IJans d'autres maladies gra,·es, par exemple, dans les lièvres avec stupeur prononcée, la \"PSSie aussi peul cesser ses fonc- tions. se paralyser; ruais ici encore ce n'est 4u'uu élément de la ma·

ladie, ou, si l'on veut, une complication, ct non la maladie elle-mème.

Il résulte de cda que le praticien doil toujours rechercher le foyer principal de la maladie pour diriger la thérapeutique de ce côté. Ce- pendant la paralysie d'un pareil organe pou\·aut à elle seule PI'O\'Q(Iuer les accidents les plus gnl\'es, on dena eu t:tre a\'erti, pour eule,·er· la cause qui peul produire ces accidt•uts ou l'empêcher de se reuou,·eler.

Cette cause, c'est l'urine qui s'accumule daus la n>ssie, qui la distend, comme je le dirai Lieu tot. On doit donc e\·acuer ce liquide par le ca- théter·isme, y reveuir souvent ou laisser uue soude il demeure. Je n'a- jouterai rieu à ce que j'ai déja dit du eathetérisme. ljuautn la marche, au diaguo,;tic, au traitement des léaious des centres uen·eux, des l1è\Tesgraves, ce n'est pas ici le lieu d'en parler.

2• /'m·alysie eneutielle. -La paralysie essentielle de la ,.es<Jie doit surtout faire le sujet de cet article. ;\lais uue questiou se presente tl'a!Jo1·d, questiou hien !!l'ave, car il s'agit tle sa\·oir si r.>ellement celle ,·at·io'•té duit étre admise, s'il existe des paralysies !'>sentil'l'e~ de la vess1e. Tous les auteurs de chirurgit>, Ho~·,.r eu t~te, soutienneut l'ex-

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P.,RAL YSΠDE LA VESSii.

trime fréquence de celle paralysie chez Jps vieillards, J.misqua celte maladie est cousidé1·ée par eux comme attnchù à cet dge. Or )f. !\1er- cier soutieul, au contrairt', <<que toul ce qu'on regnrrlnit comme l'elfl'l d'une paralysie essentielle de la W!ssie ou de son col Mpenrl d'obstacles matériels au libre exercice rle leurs ronctions (1 ). ,, Le plus grand nomll1·e de ces obstacles seraient des hypertrophies de la p1·ostate. ·

d Si l'lige produit un atfailllissemeut tle la \'essie, il ne peul aller jus-·

qu'il o~rer de grands changements dA.ns l'excrétion de l'uriue, car l'atfuiblissement porte en méme temps sur la puissance qui chasse et sur la puisSIIuce qui retient l'urine. »Il y a donc équilibre : ainsi au- cune rétention d'urine par paralysie de ln vessie. Ce t(Ui a pu trompPr les praticiens, c'est qui' de gros~ws sondes parviennent dans la vessiP quand ils supposeul une pardlysie de la wssie, tandis qu'il n'y a qu'un développement prostatique. l\lais alors l'obstacle n'l>sl pas un rétrécis·

sement, c'est une dth·iatiou de la li~ de l'mètre, lequel, comme je l'ni dit sou,·ent, peul étre alors éln1·gi au lieu d'être rétréci.

Il se produit uu phéuomène que j'ai signalé en parlaul des sondes il demeure t!l qui aurait dù éveillt'r l'altPntion des chirurgiens: c'est que·

l'uriue, qui l sans la soude, ne passait pas par l'urètre, passe em:i'P.

l'urètre et la sonde. lllilllt donc que la vessie aiL une action sur l'uriné.

Sa,·ez-vous pourquoi l'urine passe entre la soude et l'urètre? C'est parce que le camtl se u·ouve redressé pnr la présence de l'instrum~>nl.

J'ni dt!jn expliqué ce phéuomène.

D'ou ,·ienl que celle prétendue paralysie de la vessie, si fréquente chez les hommes, est plus rare chez les femmes"' C'est, répond M. 1\fercier, parce que la femme n'a pas de prosLate; elle 11 par con- séquent uue Clluse de moins de rétention d·UI·ine. Selon le rnéme au- teur, les rèllexious suivantes, qu'on trou\·e dans le livre de Sœmmer- ring, aura1ent dù ouuir les yeux au s. chirurgiens : cc Ln, au milieu d'orllanes dont les fonctions de tous les instants se sont conservées presque intactes. la vessie est graduellement ou tout a coup frappée de paralysie, sans que le cerveau ni les rachis semblent y participer en rit!n." .Mais je repondrai: !lie voit-on pas aussi l'œil étre frappé quelquerois de paralysie au milieu de tissus parfaitement sains et vi- ,·anls Slins lésion des centres uen·eux, sa us qu'on puisse mème accuser et surtouL démontrer uue lésion du nerf optique ni des autn.•s nerfs qui arrivent a l'œil? Ainsi ne précipitons ri~>u; rien de premnturé tians les conclusions. Il est très vrui que nos devauciers ont beaucoup trop admis de paraly;ies de \'e:ISie, comme ils avaient trop admis d'amau- roses essentielles, el tous les jours le scalpel de l'auatomiste etface q•l{'l- ques uues de Cllf!Ué\To!ICS en découvrant des lèsious matérielles . .\lais

(t) M~rcier, llechrrehr• analomique•, pf.llholQg•quu, p. 116.

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.

IIALAIJIES IlE L\ H~~lt ..

jeduul.t'quïci p11s plus qu'Killeurs on doive être aLsolu. Dire que r't>SL toujours un obstucle matériel qui em~ched'uriner, c'est comme si l'on disait que c'est toujours un obstacle matériel qui nous empéche de voir.

Il y a ici une réllexion à faire qui n'a certainement pas échappé à ceux qui ont sounmt sondé : c'est que daus les e<IS de paralysie essen- tielle de la vessie, on pan·ient facilement dans la vessie, quelle qull soit la courbure de la sonde; n'en eùt-elle pas, qu'on sonderait encore assez facilement, tandis qu'avec une maladie de la prostate, le canal étant dévié, il y a des difficultés d'e:u!cution qui ne permettent pas l'emploi facilll de toutes les sondes. D'ailleurs voici l'opinion de M. Ci,·iale, qui a combattu la doctrine de ~1. ~lercier :

cc Il n'est pas difücile de distinguer si l'urine accumulée dans la vessie y séjourne parce qu'elle n'est point chassée, ou parce qu'un obstacle, au col de l'organe, la retient en paralysunt les efforts d'ex- pulsiou : il suffit pour cela d'intrQ<Iuire une sonde ordinaire dans la ''essie, le malade étant couché sur le dos; si le l'iscèJ'e se contracte, Ill liquide est projeté avec force jusqu'à la dernière goutte : seulement, vers la fin, le jet s'étend moins loin. Dans le cas, au contraire, où la vessie a perdu sa puissance expulsi1·e en totalité ou eu partie, il n'y a de projeté que les premiè1·es colonnes du liquide qui la sur-d1stendait, et dès que l'élasticité a produit son effet, l'urine ne coule plus qu'en bavant, d'une manière fort lente; si l'on appuie sur l'hypogastre, ou qu'on engage le malade à pousser, à tousser, il se forme un jet, mais qui cesse aussitôt que la puissanœ accessoire n'agit plus; pour vider entièrement la vessie, il faut exercer des pressions répétées sur l'hypo·

gastre et engager le malade à pousser longtemps. Cette expérience peut ètre répétée tous les jours, et elle prouve incoutestablemenl que le viscère ne se contracte point. On a donc de la peine à comprendre qull plusieurs dtl nos confrères, :\1. Leroy d'Étiolles surtout, ue l'aient pas faite: ils se seraient abstenus d'émettre une erreur palpable, en di·

sant que les troubles fonclionnels de la vessie, notammeut la rétention et l'incontinenœ d'urine, comcidant avec une lésion de la prostate, sont l'effet exclusif de cette dernière. Nous n•rrons à l'article du trai- tement qu'on est parti de là pour proposer des méthodes curatives défectueuses ou dangereuses. "

111. Civiale fait allosion ici aux mmpresseurs de la prostate dont j'ai parlé quand il a été question des maladies de cette glandr.

Après cette discussion sur l'existence ou la non-existence de la pa- ralysie essentielle, je vais tracer Je tableau de cette maladie d'aprèS lt's classiques en pré,·euaut qu'il leur arri1·e de peindre quelquefois plutôt le gonflement de a prostate que la paralysie de la Yessie.

tt,n•pton•~•·-Cette maladie se forme d'une manière lente ct graduét>. La vf'ssie, devenu!' moins rontrartile, n ·e~t plus stimulfl-1'

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l'.liiAL \::.IIi Dli LA V KSSI~. ·5 par la présence de l'urine; elle n'est aYertie de la nécessité de l'ex- pulser que par le sentiment douloureux qui naît de ses parois. Elle se contracte alors; mais ses fibres allongées ont à peine assez de foroe pour surmonte•· la résistance naturelle que leur opposeut le col de la vessie et le canal de l"urètre; l'urine ue sort plus qu'à l'aide de l'action forcée des muscles abdominaux et du diaphragme : alors l'expulsion de ce liquide n'est pas complète, et il eu reste une plus ou moins grande quantité dans la \·essie. Cette portion d'urine qui n'a pu être chassée constitue déjà une rétention commençaute; mais celle maladie est d'avord si peu de chose, qu'on ne s'eu aperçoit pas. S'il n'y a point de \'ice préexistaut dans la vessie, ui aucune affection dans l'urètre ou dans les parties Yoisiues capables de gêner l'issue de l'urine, elle sort à plein canal; mais son jet, quoique toujours de la même grosseur, n'est plus poussé avec la même force, ni à la mème distance qu'aura- raYant: l'uriue, au lieu de former une arcade en sortant, tombe per- pendiculairement entre les cuisses des malades, de sorte qu'ils pissent, comme ou dit vulgairement, sur leurs souliers. Ils ue sentent plus, en cessant d'uriner, ce dernier coup de pistou qu'on éprom·e dans la jeunesse. Il reste dans l'urètre une certaine quantité d'urine qui coule eusuite inYolontaircmeut et qui souille les vêtements. Lorsque les malades se présentent pour uriner, ils sont obligés d'attendre Joug- temps avant que l'urine commence à couler : bientôt ils ne peuvent la chasser qu'en fais<~nt des efforts considé1·aùles. La quantité d'urine qu'ils rendent chaque fois diminue insensiblemeut; en même temps, les besoins d'uriner deviennent plus fréquents. S'ils prennent avec excès des boissons spiritueuses, s'ils d01·ment lougternps et passent plusieurs heures sans sentir le besoin d'uriner, ou si, sentant ce be- soin, ils n'y satisfont tout de suite, l'urine cesse de couler au dehol'l' et se supprime tout à l'ait. Telle est la marche ordinaire de la paralysie de la vessie chez les pcrsonues avancées en àgc. Quelquefois cependant cette maladie se manifeste d'une mauière subite, et la suppression rle l'urine est le premier symptôme que le malade éprouve.

Soit que la paralysie de la Yessie se manifeste d'une manière lente ou d'une manière soudaine, aussitôt que ce \'iscère a perdu entière- ment la faculté de se contracter, l'urine s'y accumule ct en écarte les parois. La vessie se remplit de plus en plus, se distend et s'elève au- dessus du pubis, où elle forme une tumeur 0\'alaire, dont la grosseur et la tension sont plus ou moins considérables. Cette tumeur est presque indolente dans les commencements: elle devient souvent dou- loureuse par la suite, si la rétention d'urine continue à être complète, Quelques malades font alo1·s beaucoup d'ellorts pour uriner, d'autres sont plus tranquilles. Cet état dure un, deux ou trois jours; ensuite l'urine commeucc it cou]('r, tautôt !(OUtle à goutte, tantôt d'une ma-

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W.t.LADII!S Dl U VESSIE.

nière continue, et souvent à la volonté des malades. Il y en a chez qui fille IIOJ'l en quantité ~\gale à la boisson qu'ils prenm>nt, sans que la '\·es•ie se virle Pt qu'elle cesse rle fHire ho!<Se au-rlrs.~us du pubis. On dit alors que les malarles urinent par regorp;emeut. Cette circonstance a I'JIIPiquerois trompé les gens de l'art. au point rle lt•ur fai1'1' mécon- mtltre l'inrommorlill; cl ont les malades 1\taiPnt attaqué~. et rle leur f11ire prendre la tumeur que forme la \'I'Ssie pour un abcès. François Colot elit que cela est arri,·é plusieurs fois de son temps. et que res préteur! us sbcès eu~Pnt 1\té ouverts s'il n'avait fait avertir les malades de la méprise rlont ils allaient être les ,·ictimes. Sabatier dit noir t'té consulté pour une femme qu'on se proposait rl't>nvoyer aux eaux, clans la vuf' de fondre une lumPur rlure qui lui était survenue à la suite rl'un accou- cht>mPnt laborieux, et que l'on croyait avoir son ~i~ge à la matrice.

CettP tumt>ur n't'tait autrt• chose que la vessie gflnflée par J'amas de l'urine. puisqu'elle disparut sur-le-champ par lïntrorluction rl'une sonrle. On ne s'était pas douté rle sa nature, parce que depuis cinq à six SPmaines qu'elle a\·ait commencé à parnitre. l'urine sortait invo- lontairPml'nt et clans un temps elon né. à peu pri>s en mème quanti~

l'Jill' clans l'état rle santé. Une obsPrŒtion, inserée dans une thèse sontenne en 1777, à Upsal , sous la présidence de Murray, prou,·e que la tuméfaction de la vessie peut devenir assez considérable pour jeter rlans ries méprises même plus fortes. Une fl'mme sentit son ventre grossir sans cause apprlir.iable et sans éprouvPr rl'incommodité: ce- penrlant son ventre coutinua à s'élever, et il survint une inflltration f'XcessivP. an x l'X tri-mités inft>riPures. CPtte infiltrntion s'érenrlit bien16t aux membres supérienrs et au visa~e. La malarlt' fut ju!{ée hydropique, et l'on lit venir nn chirurgien pour lui faire la ponction. Le Ilot du li- quide contP.nu rlans le ventre était évident. On pt·escrivit quelques rliurPtiquP.S avant rl'Pn venir à l'opération. Dans l'intervalle de CCi

remllrles, la malarle se plai~nit de suppression totale !l'urine depuis trois jours, accirlenl qu'elle n'avait pas P.nrore éprouvé. On la souda, et l'étonn('ment fut granrl lorsqu'on vit sortir dix-huit livres d'urine, et la tumeur rln ''entre s'affaisSI'r. Le lfmrlemain, la somle amena douze autri'S li nes d'urine. L'anasarque, qui était pun~ment symptomatique,

11e rlissipa : on fit dl's fomentations d'l'au froirle qui rétablirent le res~m·t rle la vessie; rle sorte qu'apri>s avoir rt>ti1·é trois Ji,·res d'urine par la sonrlP., la malarle pouvait en rt>jeter trois ou quatre au Ires spon- IAn~mP.nt f'n s'airlant de quelquPs pressions sur la rio~ion de la vessie.

Le docteur Murray fit rles recherches pour saYoir si rRtte femme était arrivM! à unP. parfaitP. A1Jérison : elles ftm~nt sans succès Boyer).

Il t'SI à rt>petter que les ohsPrvations l]lli ont pour sujet rlt>s femmes lllliiOient pas compli>tes, car elles aideraient sin!(ulii>rt>ment it rP&Oudrt' ht quf'!ltiou qnf' j'Ri d'ahorrl af!'it.ét:o. Il nous fanrlrail surtout def; ren-

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P,\1\AL Y SIE Dl! I.A \'ESSIE. 7 scignements sur l'étal de la matrice; car l'II. l'llercif'r pretend que les n'tentions d'urine chf'z les femmes, allribuées à la paralysie, sont dues à certdins états de l'utérus. C'est à voir. Je rt\pèle que Bo~·er a souYent pris pour df'S rètentions tl'urine par paralysie des cas où l'urine èlail retenue par obstacle mér.anitJUe : en cela il a erre avec A. Part!, J.-L. l'elit et Rutres. Ce que disent ces chirurgiens des vitx'urs, des enfants de la joie qui seraient surtout e:~:po~és à ces rétentions, doit être rapporté à des maladies de la prostate et non à la paralysie.

Boyer amue n·a,·oir fait qu'une ponction de la vessie dans le cours de ~a longue carrière : c'dait pour un cas de retf'ntion d'urine par paralysie. Ce qui prouve qu'il y avait autre chose rlu côté du canal, c'est que la ponction est devenue nécessaire; car s'il n'y a nit eu que paralysie, t'it>n n'am·ait empêché le cathétérisme. lequel aurait rendu inutile une opératiou grave.

Pronotlll'~.-Le prunostic de la paralysie t>ssentielle de la vessie est gra,·c comme la lùsion a\·ec laquelle on la confond ordinairement, c'est-à-elire l'hypertrophie de la prostate. ~lais, dans ce derniPr cas, la rétentiou d'urine pouvant tltre complète, les accidents de cette rétt>n- tion seront plus gran•s et auront surtout une marche aiguë; tandis que, quaud il y a paralysie, la ,·essie perd plus ou moins d'urine par regorgement, ce qui soulage le malade. " La rétention d'urine pro- duit.e par la paralysie, dit Bo~·er, ella tumf'nr f(Ue ce viscère forme nu-dessus du pul.lis, peuvent durer longtemps sans que les malades en soient autrement incommodés que par un sentiment de pesanteur vers la region du pubis el par le frequent be!\Oin d'uriner qui accom- pagne cet état. "

Trai•Nu~ .. t. -Qu'on ait altair·e à une rétention d'urine parœ qu'un obstacle empêche sa sortie, ou parce que la puisSAnce qui doit la faire sortit· est détruite ou aHiliblie; que ces deux causes soient réunies, ce qui ne doit pus être rare, dans tous les ens il faut commencer le traitement par le cathétérisme. Mais pour le re~te de la thérapeutique, elle ,·a•·iera selon 4u'il y aura paralysie ou non. La thrrapeutique des gonllements prostatiques ct celle des rétrécissements de l'urètre ont été dt!jà e-xposées : celle de la paralysie de la \'&;sie est boruée et mal- heureusement trop sou\·eut infructueuse. Quand la paralysie n'est due qu'il une di.tension Cltrème de la \'I.'SSie, commf' A. Paré (1) l'a obser\'é sur ce ,ujf!l qui lit un \"O)'age il che\·al avec une femme, et qui, n'o- .illllt tlcsœmlre, retint trop longtemps l'm·im~; dans rie pareils ras, le

cathétèri~me, IJUclqui'.S l.lams, Il.' repos, JM'rmeltent bientOt à la \'essie de l'f'Jucrulm sa tonicité et sa contraclion. :liais y a-t-il alors paraly- sie'? Pas plu~, je crois, qu'il n'y a paralysie d'un muscle quand, à la

(t) tJI>uoras eomple1e1, édilion de Malgaigut. Pari•, 1840, 1. Il, p. 4!1H.

(11)

8 MUA OIES OK LA 1 h~>IE.

suite d'nue lorte e~lcnsion, il ce~se penclanl quelque lemps dr. se coutracler.

Ce que dit J .-L Petit des malades qui urinaient mieux eu pawmt d'un lieu chaud à uu endroit frais; de ceux qui facilitaient cette roue- Lion par le contact du 1·ase de nuit sur les cuisses et le scrotum ; cc cabaretier qui descendait dans la cave pour uriner; lous ces faits pt·ou,·enl plutôt, selon moi, des aHeclions spasmodiques de l'urètre et du col de la vessie que des paralysies de cet organe lui-mème. Cepen- dant on ne devrait pas négliger ces mo~·ens, car les réfriger:mts peu- ,·ent très bien aidèr le rétablissement de la contractilité de lu 1·essie : ainsi on peut les appliquet· sur les lombes, sur le sacrum, sur l'hypo- gastre. J'ai traité pendant longtemps un malade qui urinait beaucoup mieux quand il avait passt\ une partie de la nuit ou une partie du jour sur le marbre 1le sa commode. J'ai déjil fait mention de celui qui n'u- rinait que ttUaJI(l il était assis su1· un siêt:e surmonté d'un large vase rempli d'eau fraîche.

Les refrigerants peu\·eut être plus directement appli<IUés sur hl 1·essie : ainsi on pourra établir, dans cet organe, un courant d'eau fraîche. On peul joind1·e à l'action réfrigérante une action physique, déterminée par Ul&e chute d'eau. Un élèverait alors le vase wrs le pla- fond de l'nppartement, el un conduit en descendrait pour s'adapter. à une branche de la sonde à double courant, tandis qu'un autre conduit partirait de l'autre brauche pour porter l'eau dans un hassin qu'on aurait placé sur un siége I'Oisin.

Dans ces demiers lemps, ~1. :\liehon a tente l'electricité. Voici, d'a- près ce chirurgien, de quelle manière et dans 11uels cas: « Vne sonde

d'argent fut introduite dans la l'essie; une sonde de femme, conduilt•

dans le rectum, fut appuyée contre la paroi recto-1·ésicale. L:t vessie étant vidée, chacun~: de ces sondes fut mise en communication avec un des p6les d"une maehiue électrique des frèrt'S Breton. La machine.

mise eu mouvement d'abord avec lenteur, fut conduite avec acti1·ité pendant deux ou trois miuutes. Le malade n'éprou1·a pas de douleur, il resseutit à peine quelques picotements ; on fut obligé de le sonder deux fois dans les ,·iugt quatre heures qui suivirent. Le lendemain, je recommençai la mèmc opération et de la ruème manière; le malade ressentit plus vivement le picotement, mais dans le rectum seulement.

Il n'éprouva rieu dans la vessie. Je lis une troisième &ance, semhlable aux deux premières, le jour suiYaut; le malade éprou1·a, pendant la durée de l'électrisation, les mèmes seusatious, et, comme les pre- mières fois, toute e~pi>ce de douleur cessa aussitôt nprès. Dans la rmit, il sentit le besoin d'uriner et le satisfit assez facilement sans le secours de la sonde. A la visite tlu matin, je le trouvai debout de\·ant son lit;

sa ligure était üpanuuie; il me muutra l'uriue qu'il :~,·ait rendtw: il ~

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PAII.\L~~IE DE I.A H~SIE.

en avait plus de la moitié d'un crachoir. A dater de cet iuslant, le malade n'eut plus besoin d'être sondé. Cependant, et cela pendant trois jours encore, je fis des électrisations semblables aux précédentes;

elles n'en différèrent qu'en ce que le malade donna des si!(nes de sen- sibilité plus vi,·e, et que, pendant leur duré.e, quelques gouttes d'u- rine furent rxpulsées par la sonde à mesure qu'elle arrivait dans la vessir. Dans l'intervalle. les urines étaient rendues à volonté el sans difficulté; elles perdirent rapidement l'odeur ammoniacale el devin- rent limpides. L~ malade crssa d'avoir de la fiène, il rrpril prompte- ment ses forces. Je le p:artlai néanmoins euviron trois semain('s eucore pour bien m'assul't'r de la n'alité de sa guérison. Pendant tout ce temps, il n'éprouva pas le moindre derangement dans le cours de !Ws urines. Il sortit de l'ht'Jpitalle 23 d~embre \848.

" Trois semaines apri'S sa sortie, il est rc,·cnu à l'h6pital comme nous l'avions engagé ille faire: la guérison s't'tait parfaitem~>nt main- tenue. Il n'est peut-être pas inutile de dire que, pendant la durée de l'électrisation, j'ai eu constamment le soin de ne pas toujours laisser la sonde vésicale en contact avec le mème point de la surface de la vessil', et que je l'ai, au contraire, conduite doucement dans lf'S diffé- rentes régions de Cl't organe.

» Tels sont les rt>sultats de la première teJJtative que j'ai faite. C~>s

résultats répondent, dans mon esprit du moins, à plusieurs objections.

Le malade était àgé de soixante-sept ans; la paralysie était complète, elle datait de deux mois; sa résistance, pendant toul cc temps, aux traiteml'nts rt>putés les plus efficaces par la plupart des auteurs dans les affections de ce genre; à la sonde, le moyen par excellence aux yeux de Desault; aux injections, préconisées surtout dans ces derniers temps; aux vP!!icatoires, aux frictions stimulantes, n'établissait assu- rément pas qu'elle était incurable, mais au moins qu'elle était difficile à guérir. Eh! qui ne serait frappe par le contraste des deux traite- ments. Deux mois d'un c6té sans aucune amélioration; loin de là, le malade dépérit, il a des accès de fièvre irréguliers, et si ln paralysie de la VI'SSil' ne peut pas être réputée incnrable par les moyens ordinai- res, elle menace d'emporter le malade par la mauvaise nature des uri- nes et l'étal fàchPux de la membrane muqueuse vésicale produit pat·

cette rétention. De l'autre c6té, en trois jours, je puis dire après neuf minutes d'un traitement assez peu douloureux. le malade commence à uriner à \'Olonté; six minutes de traitement encore, et la guérison est établie, confitmt'e. t:ne autre chose aussi m'avait préoccupé dans le traitement de ce malade, je \'eux parlPr tle la ft>tidité et tle la puru- lence des urinPS; l'un et l'autre de ces accidents ont disparu sans retour presque en même temps fJUC lH paralysie.

" Cette heur .. nsc tcnnin~ison doit-elle être cntii>t·cment ~ttt·ibuéc au

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10 lUI.A.Dit:S DE I.A VESSIE.

rétnblisseml'nt du cours dps urines sous l'influence rie ln voloulP., ou bien l'électricité appliquée à la surra~e interne de la \'essie asirait-ello à la mnuière rie Cflrtaines iujections stimulantPs caustiques employées avec cfficacitr contre des alfections catarrhalt>s de la vi'!Ssie? Je ne suis pas eu mPsure rie réponrlre à cPtto seconde questiou, et je me pro- pose bieu d'en tPIItPr la solution à ln prPmiP.re occasion qui me sera donuée. Eu attendant, je suis porté à penser que l'une et l'autre cause ont contribué à la ~uérison de cette complication. » Notre collèf!Ue cite d'autres observations.

l\1. 1\[ichon fit d'ahonl rounaltre son travail à la SoriPté de chirurgie.

Plusieursmembreseonsidér/>rent les résultats f'Omme a\·antagPux. mais ne parurent pas con,·aincusqu'il s'agissait da us tous IPs cas cie paraly- sies réelles de la vPssie. Je fus du nombrP cie cl'u:t qui pPnsèreut qu'il s'agissait surtout clans les observations de M. Michou cie eertaines tu- méfactions de la prostatl', a\·ec faiblessP, avre fatigue du ressort de la vessie. L'électricité uurait pu donner du ton à CP.t o~ane, qui alor aurait pu vaincre plus facileml'nt les obstacles formés par la maladie prostatique, ce qui ;nait permis au malade de rendre les urines après les petitf!s opératious de notre collègue.

ARTICLE Il.

cy.tite.

Il est drs auteurs 'lui décrivent, dans le même article, la c~·stite et le catarrhe de la vessie, cousidt"·•·,mt cette dernière maladie comme l'in·

flammation de la muqueuse vêsieale, tandis que la prPmièreserait plus profonde, plus générule. lllais comm•· il existe entre cl's deux lé~ions des différences qui portent sur le fond même de la maladie, je ferai un article pour chacune cl'elles.

(;au~t .. l!l. - La cystite spontanre est presque aussi rare clit>l l'homme que chez la femme; les opémtinns pratiqures sur l'urètre, sur la vessie, étant plus fréquentes chez l'homme, on peut dire que la cystite de cause directe, la cystite traumatique est plus souvent obse•·- vée chez eux. Les tempéraments forts, santtÛins, l'àge mtir, sout rles circonstances favorables au dé,·eloppPment de œtte intlamm!ltion, L'atmosphère, le sol, dont l'intlueuce est puissante duns le tlt'vt>lop- pement du catan·he, sont peu efficaces dt1ns la production de la c~·s­

tite, qui reconnait plus souveut des causes dont l'action lllit moins générale : ainsi les injections dans la vessie. les plnies, les conlusious de J'abdomen, l'usa~e tles diurétiques très énergiques, l'empoisonne- ment par les cantharidr:>. ou mème leur emploi comme médicaml'nt, ont plus d'une fois produit la cystite. Je \'iens de faire l'autopsie d'uni' fille de mon servicE' à Lourrine, qui avait uuc pleurésie pour lnqudle je l'ai b&lucoup saign•'e; mais j'ai aussi appliqué des vr-~icatoires sur

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t:VSTIT!. H sn poitrine, aux cuisses, aux jambes. A l'autopsie, j"ni tmuvé lf'S traces d'une pleur-ésie !{liPrie, et le~ cnractllrb 11natomiques !l'une innamma- tion des plus ,·ioleutes de la \"f'SSie.

ta

muqueuse ressemblait beaucoup à celle cie l"œil d11ns lt>s cas d"ophthalmie bl('lllcorrhngique, tl'llement le boursoullement et ln rongeur étaient consicltlrablt'S. C'~tait lilla c~·s­

tite cantharicliE'nne de li. ~lorel-Lavallêe; c:-.r j'Ki soupçonné les vési- catoires, et cept>uclant ils nvaient étt; bien camphrés. Je p11rlerai bient6t de cette cystite particulit'>re.

Dans la cystite, comme dans une fouit> d'11utres maladies, on si- gnale souvent, comme conditions déterminautE's. la suppression d'une hémorrhagie habituelle, d'un exutoire ancien, ou bien PIJeore la ré- tropulsion cie la gouttH, d'un exanthème cut~né. Ces cauSI'S sont plu- tôt liées au cat~rrhe de la ,·essie.

La cystite pt>Ut naltrP. de l"extension cl'unP iunammation \"oisine:

ainsi une inllammation qui a sé,·j sur le pfiritoinl', la matrice, le rec- tum. J'avais en f839, dans mon !Wrvire, nue fille qui était atteinte d'une cystite, sunenue

a

la suite d'unE' violente ,·aginite. C'est surtout dans les hlennorrlu•gies très intenses qu'on doit cr;~imlre l"Pxtension de la maladie jusqu'a la ves.~ie. Les exemples de cystites ainsi produites sont fréquents. Dans des articlPs publiés ailleurs (t ), j'ai cherché à f'tablir les rapports de l"urétrite avec la cystite, et fai démontré qu'il existait une c~·stite blennorrha(:(iquP. EIIP arri\·e quand le traitement n'a pru; été méthodiquP ou qnaud il a l'tf' complétement nrgligfl.

Les ralculs qui produiSPnt plus souvent le catarrhe peuvent cPpen- dant aussi occasionner la naie cystite. On doit la craindre quand les malades porhmt un ~os calcul, Pl qu'ils se trouvent forcés de f~irc une longue route il cheval ou dans une voiture mal suspendue. Quel- quefois cette plJII'gm~sie ronskuti\·e est le prPmier indice. du calcul.

Je ue sais si l'on 11 Ai~nalé la cystite comme rompliration de la hPrnie étrangl~; jP ,·iens d"pn obsener un cas fort remarquable chez un malade que j'ai opéré en ville, l'Il prf'sence des docteurs Guyetant et llelasalzèrle.

fli,·n•l•tonar ... - La fièvre pal'llit quelquefois prf'rf'dPr la cystite, c'est quand IC's symptômPS lor_aux. so11t d'abord peu tranchés. La;

r.aractère~ les plus constants de la cystite sont :IR grande sensHlilité de l'h~pogastrt', les douleurs \"i,·es à la moindre pression exercée sur cette partie, ou mj!ome dans dP$ points plus ioloign•\s de l'ahdomen, le& besoins d'uriner douloureux et fréquPmment renouvelé&, la sortie de quPI•tues gouttes d"urinP. après cie violents efforts. Cette espèce de ténesme Pst surtout m11rc1u~ quand la phl•·gmasie uccupe principale- ment le col. La \"f'ssie enllammée est, pour ainsi dire, engourdie;

(1) Annalu dela rAirurgit (ranrai5t, 1. VI, p. 2:S7; 1. Xli. p. 2!17; t. Xlii, p. m.

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12 )JAL! DIES IJt LA H::.::.l~.

quelquelois elle ne veut se contracler; l'urine est retenue dans sa ca- ''ité, la distend et fait saillie au-dessus du pubis; le \'entre entier aug- mente de ml ume, quelquefois il ne peut supporter une légère couver- ture; tout le corps est baigné d'une sueur qui répand l'odeur de l'urine. Il y a des eudes d'uriner et des besoins d'aller à la garde- robe; ténesme \"ésical, avec prurit douloureux au méat urinaire; té- uesme du c6té du rectum, prurit, poids vt>rs l'anus. Si quelques gouttes de liquide sont éncuées, il semble qu'elles appellent de nou- velles douleurs; ca1· aussi tOt la cuisson uu une esJlt!ce .J'ardeur nec élancement se réveille; le mieux-être qui suit quelquefois la sortie d'un peu d'urine ne dure pas longtemps; les efforts que commamlr sans cesse le besoin d'uriner nun satisfait jettent le malade dans la tristesse et souvent dans le désespoi1·.

Les symptùmcs, pan·enus à ce haut degré d'intensité, décroissent ou s'abattent tout d'un coup. C'est, dans le premier cas, une résolution fa\"orable; le second annonce de ~;ra\·es ùésordres, tels que la suppura- tion ou la gangrène de la vessie. Dans le premier cas, le cours des urines est rétabli peu à peu, à mesure que les phènomènes inllammatoires se calment. Quand la terminaison cloit étre funeste, la fièHe est conti- nue; le pouls, pl'lit, serré, et presque imperceptible, augmente de fréquence; la langue se sèche, et la soif est extrême. Il n'est pas rare aussi d'obsener un hoquet continuel, de la cardialgie, de violents efforts de ,·omissement. C'est alors que la cessation subite du ténesme vésical, des besoins d'uriner el le froid des extrémités annoncent une issue promptement funeste. L'urine est colol"l!e; elle est quelquefois rouge, au point de parailre mèléc du sang, ce qui arri\·e parfoi:>; elle dépose quelques mucosités, plus sou\·ent elle tient en suspension une humeur trouble, d'un aspect purulent, qui tiuit par aller au fond du vase.

Les sympl<imes mettent duus leur tlé\"eloppement un temps très nriable: ainsi lïnflammation de la vessie chez un homme dans la force de l'âge el d'une vigoureuse constitution su ina une autre mar- che que la cystite chez un indi\·idu faible d'organisation, affaibli par une maladie antécédente ou par l'lige. Dans les premiers cas, les phé- nomènes inflammatoires peuvent atteindre leur plus haute période avant le troisième jour, lu terminaison se faire au bout du premier, ou au moins du second seplénaiœ. Daus les autres cas, la maladie, quoique mettant aussi peu de temps pour pan-enir à son apogée, sera plus longtemps à till terminer. Elle peut durer ainsi plusieurs mois, plusieurs années. Cette différence dans la marche constitue ce que l'on entend ordinairement par état aigu et état chnmique. La cystite aiguë, quoique plus fréquente chez les sujets robustes, peut cepen- dant s'obser\"er dans des conditions opposées. Un \"ieillard, une femme faible, pem·ent aussi cu ètrc alfe('tés. ~e citerai c•ncore 1<~ fille (lUi a

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CI~TLTL 1 ..

..

succumi.Jti tians mon SE'n·icl'; elit> •'•tait tn~·.; aHitilllil' par les saignées nécessitées par la pleurésie: eh bien, la c~·stite consécuti,·e a été d'une mpidilé extrême.

La cystite clmmique a des symptômes moins l'aractérisrs que la eystite aiguë. La douh•ur est à pPine ~ppréciable; les malades ne se plaignent qu'après quPlques exrrcices violents, quelques exci>s dans le r·égime alimentaire ou dans les plaisirs \'énérirns. Quelquefois œs causes, agissant a\·ec intensité, sont sni,·ies de s~·mptômes très pro- noncés, de 1hsurie, dt! Jihre, rte. Cette sorte d't•xart>rhation simule l't;lat aigu o~ constitue réellement un état aigu momentané. Elle se reproduit sou\·ent plusieurs fois dans une année, au printemps, à l'au- tomne. Les temps humides ont une grande intluenee sur ces recrudes- r.ences. Quelquefois on ne peut pas ~ssigrwr la cause de cet accident.

La c~·stite chronique peut être une suite de la cystite aiguë; son exis- tence est alors mieux connuf'. On remHque qut> la cystite chronique est plus fréquemment le rèsultnt de la prést>nce d'un calcul dans la vt>ssie, de la disparition d'une autre intlammation, comme la blen- norrhagie, et particulii>reml'nt d'une maladie dartreuse. Il est rare alors qu'il n'y ait pas un peu de ratnrrhl'. J'ai dit que ses symptômes étaient peu tranchés : ils tiennent à la fois cie la r~·stite a igue et du ca- tarrhe. Dans quelques cas, il ••st as~·z difficile de distinguer ces deux malaclies; il est méme des auteurs qui ne ,·eu lent pas admettre que ce soient deux maladies différentes.

La naie terminaison, on pourrait dire la seule terminaison de la cystite, c'est la résolution, annoncée par le décroissement graduel de tous les symptômes, et le rétablissement progressif des fonctions de l'organt'. Mais il arrive aussi que le mou,·ement inflammatoire, plus intense ou dirigé d'unr certaine manière, produit la suppuration; cet accident (car c'est un accident) n'est pas rare. Chopart et les chirur- giens qui ont écrit sur les maladies de l'appareil urinaire en ont re- cueilli plusieurs obsen·ations. " Douze à dix-huit heures après que les phéuomèues inflammatoires ont atteint leur plus haut degré d'inten- sité, les urines deviennent lactescentes; elles présentent quelques stries de sang, et répandent l'odeur particulière aux sécrétions purulentes. Il y a deux espèces de suppuration qu'il faut bien dis- tinguer: i• du pus ou un muco-pus peut être excrété par la mem- brane muqueuse; 2• ou bien il se forme des abcès dans les parois de l'organe, c'est-à ·dire entre les membranes qui forment ces parois.

L'abcès s'ouue alors tians la vessie, ou bien dans les graisses du petit bassin, d'où il peut quelqudois, après un temps assez long, se montrer au périnée ou il la marge de l'anus. Cet accident est d'une extrême gravité, car il marche presque toujours a\·ec la péritonite.

Hf'urrusemPn! ilr~t rart>. l'n rlt> nos hommes politiqul'!\ les plus m;tr-

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14 ~IAL~DIIS DE LA VISSI.I!.

quants (1). )1. .. ,, a succoml.>é, dans toutP- h1 force de l'âge, aux sUites d'une afl'ectiou de ce geme. A[,rès avoir soult'ert plusieurs an·- nées d'une cystite qui a\·ait pt·cseuté a di,·erscs reprises les symptômes de la puruleHce la plus évidente, un jour il rendit par le rectum, et en assez grande quautité, un liquide qui fut reconnu facilement pour être de l'uriue. Cet écoulement eut lieu a des degrés ditlërents et sans ètre suivi d'accideuts graves, petulant environ un an, quoique le ma- lade se linilt à quelques exercices. Au bout de ce temps, il succomba il une infiltratiou d'urine dans le tissu cellulaire du périnée. A l'ou- verture du corps, nous trouvàmes le bas·fond de la vessie adhérent dans quelques points avec le rectum. Il était, ainsi que la p:utie cor- respondante de cet intestin, fort aminci et percé de quelques petil~

trous qui avaient donné passage a l'urine. L'amincissement était plus remarqua!Jle, el les trous plus nombreux sut· les parois de la vessie.

La partie postérieure et superieure de la vessie présentait plusieurs poches contenalll du pus, et formées en graude partie par de fausses membranes, mais dont quelques unes paraissaient situées dans les parois mêmes de l'organe. Cette désorganisution remarquable a\'ait été reconnue par Beclanl pemlaut la vie. En pratiquant le cathété- risme, il sent&t la soude pénétrer dans une autre ca,·ite que celle de la vessie, dont il crniguit un iustant d'avoir provoqué la perforation ac- cidentelle (:l). ,.

La gangrène est encore plus rare que la suppurntion; elle n'est guère o!Jservée qu'après une rétention lonl:ltemps prolongée. M. Rayer a oLservé une escarre du col vésical (:t). On .t .nt , après une lésion du rectum occa~ionnée par la taille, les matiet'('S tëcales passer dans la vessie et causer sa gaugrène. Il se forme une ou plu~ieors PSCIIrl't'S plus ou moins étendues; en se detachant, elles laissent une perforation qui est suivie de la mort, surtout si l'épanchement qui en est la suite se fait daus la cavité abdominale. ~1. Coss y a décrit, d'après de bonnes observations, une espèce de gangrène de la vessie sur\'enaut chez les sujets aU'ectes de tiène t)·phoïde. Cette g<mgrène ayant été très rare- meut notee par les auteurs et ~1. Coss y l'ayaut très fréquemment ob- servée dans une seule saison. il l'a considérée. avec raison , comme propre a l'épidémie existant alors (lt).

Les solutions de continuité de la vessie dites spontanées ne sont pas tOUJOUrs précèdèes de la gangt'ène; elles peu,·ent avoir lieu par mp- ture, lorsque les parois de ce rèscnoir musculo-membraueux out été alfa&blies par l'accumulat&ou des urines. Dans cet état, le moi mire

(1) J'ai tout lieu d~ croire que c'est Mauucl.

(2) Fer rus, 1Jictionna.re de medecine, oouwlle èdi&ioo, art. Cn:(ITE, (3) Traite des mala diu des reinJ, Paris, lti41, 1. Ill, p. 113.

(4) .trch&t>el 4 mfdociM. 18~3. 4' série, t. lU, p. 24.

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CYSTITE.

nouvel elfort peut amener cet nr.cident mortel, qui est surtout ù craindre quand l'intlammation occupe le col de l'organe. La déchirure se trouve le plus ordinairement alors i1 la paroi supt>rieure, qui est, à la n>rité, la plus miuce et la moins soutt'nue par les parties environnantes.

1\1. Mercier n decrit une perforation particulière de la vessie qui était attribuée trop som eut a la présence des sondes dans la vessie; celte perforatiou sc fait sur les points où la ,·essie présente ces petites loges dont il sera question plus tard. La membrane muqueuse faisant hernie n'est pus soutenue par la couclte musculaire , elle s'enflamme par- tiellerueut; le séjour de l'urine augmente cette inflammation ou lui doune une mau,·aise nature. Quoi qu'il en soit, il se fait là une perfo- ratton qui pt>ut être sui,·ie d'abcès, d'intiltration, enfin de tous les désordres qui sui,·ent les solutions de continuite de la vt'ssie.

Pronol!ltie. - La gravité de la cystite ,·arie. Ou conçoit que la cystite aiguè doit être plus grave que la cystite chronique. On a admis des variétés relatives au siége, et qui, nu point de vue du pronostic, offrent quei11Ue iuterèt. Ou a dit que le pronostic sera plus gra,·e si l'iullammatiou est au bas-fond de la vessie, sur le trigone vésical , ou si c'est le sommet de l'orgaue. Sur le bas-fond, en arrière, le gonfle- ment inflammatoire pourrait obstrul:'r l'ouverture des uretères; en avant elle rétrécit le col, ce qui est bien plus fréquent. L'inflammation qui sé,·it sur la paroi superieure peut se propager au peritoine et joindre ainsi les accidents de la pèritouite à ceux que nous avons in- diqués. La c~·stile est moins gr11ve chez la femme que chez l'homme.

La cystite qui dépend d'un calcul est certainemenltrè$ fàcheuse;

mats le pronostic se rapporte plut~!

a

la maladie première, je veux dire

a

la concretion uriuaire. Selon :\1. Ci,·iale, lorsqu'a cette maladie se joiguentl'atrophie ella dislension des parois de la n~~sie, le cas de- vient extrènwment grave; il est preSIJUe toujours mortel et contre- indique l'emploi de la Laille et de la lithotritie.

Anatonlie Jtatlaolo!Jitan~. -Voyons maintenant ce que nous apprend 1'11natomie pathologique. Si la cystite s'est terminee en peu de temps par résolution, elle ne laisse aucune trace sur l'organe.

Quand la duree comprcud plusieurs mois, on trouve les parois de la ,·essie epaissies : quelquefois encore on a ,.u un certain nombre de branches des veines vèsicall:'s variiJUeuses; mais la dilatation du rét;eau veineux est surtout martJnëe ljuand la cystite est aucienuc. Si c'est là ce qu'un a appele varices de la vessie, je comiens que cet état existe;

mais de la à des tumeurs formées par un dé\·eloppement, une rspèce d'hypertrophie ou de dt>genérescence du système ,·eiueux, il y a loin.

(.)ua nd la maladie a été plus longue, la membrane muqueuse est parfois Ppaissie; plus souvent la musculnire est hypertrophiée. S'il y a sup- punllion , les parois de la vessie otfrcnt dans leur épais.~eur des fusées

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!ti Il ~LAiliF.S DE 1.1 lf.~~IF..

de pus; quelqut-fois tic petits foyPI'S purulents bien limitt$ : ln mem- brane musculaire est épaissie, et ses fibres sont quelquefois écartét·~

par· une infiltration purulente; d'autres fois, mais bien plus rarement.

on trouve des foyers contenant plusieurs onces ue ce liquide. Si le pus est porté en dehors de la \'essie, on rencontre, comme je l'ai déjà dit, dans des points déterminés du petit bassin , des collections plus ou moins abondautes: tantôt c'est au périnée, tantùt sur lPs cotés du rectum; mais plus sou1·ent, suivant une remarque de Choparl, c'est vers le col de la vessie que la suppuration commence. Quand le pus a trouvé une issue plus facile du côté de la ca1·ité de la vessie, et qu'il a continué de s'écouler-aiusi en se mêlant aux urines, on constate des ouvertures fistuleuses plus ou moins étendues ou profondes; elles sont quelquefois entouréP> de veines \'Rriqueuses; quelques unes sont cou- vertes de sang noi1· dù à la rupture de petits vaisseaux qui rampent da us leur fond; toutes exhalent une odeur infecte. C'est dans les cas de suppuration ou d'inflammation très vi1·e qu'on trouve les produc- tions pseudo-membraneuses; quand elles sont récentes, elles adhe- rent :on ne peut les enlever que par parcelles; quand ellt>s sont plus anciennes, mieux formées, cliPs se détachent, SOit! parfois éliminées pdr l'urètre, ce qui a fait dire que la tunique muqueuse de la 1·essie pouvait être rntièremenl détachée et expuls~e avec les urines. Hu~·sch

et Morgagni citent plusieurs faits de ce ~enre. Celte production de fausses membranes est un caractère de la cystite cantharidlenne.

Quand il y a gangrène, on voit les escarres sur le point le plus ,.i,·e- ment enflammé, ou bien là où s'exerçait la pression par un calcul vo- lumineux, par la tète du fœtus dans le trm·ail de l'aeeouchement, par un étranglement si la ,·essie est contenue dans une tumeur herniaire.

La lithotritie et l'operation de la taille ont dans œs derniers temps permis d'apprécier les altérations que la yessie pou1·ait présenter quand elle avait été longtemps irritée. Il a été coustaté que la membrane musculeuse pouvait ètre le siege d'une hype•·trophie extraordinaire- ment prononcée; on a vu les parois de la vessie a mir jusqu'à un pouce d'épaisseur. Leur coupe est rouge, quoiqu'elle puisse être en même temps infiltrée de pus. Dans le cas d'atrophie des parois de la vessie, on troU\·e des altérations tout à fait dittërentes; les membranes qui composent cel organe sont amincies, pàles, el, en général , ont perdu une partie de leur consistance. Ce dernil'r phénomène est plus remar- quable sur la membrane muqueuse.

Traltt>mf"ltt.-Le traitemeut de la cystite \'a rie selon les périodes de la maludie. Si Je chirurgieu est appelé au début, il saignera, pour reYenir encore à la saignée, puis aux applications de sangsues. En un mol, on déploiera tout l'appareil des grands moyens antiphlogistiques que j'ai conseillés dans la prostatite, et que je conseillerai toutes les

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O:YSTITE. 1 Ï titis qu'il s'agira tl"llllt' vi\·,~ intlarnmatinn d'unP partit' qnt"lt•OJH]UP dt>

l'appareil urinaire. ü•pendant on proportioun.,ra ces mllycns aux forces tic l'imli,·idu. !\lais prenez garde de vous laisser urrèter par l'abatte- ment dans lequel les douleurs ont plongé le maladr:, la plus pPtite amélioration lui fera retrouver toute son énergie. Les bains tièdes et longtemps prolonges tiennent une place immédiatement après la dé- plétion des vaisseaux; après les bains généraux ,·iennent les bains de siege émollients; les lavements de même nature ont aussi un avantage rèd; il yaut mieux les donnt'l' à moitiè et les répéter som·ent. Je re- commaude les fomentations émolliPntes et les cataplasmes de m~me nature sur J'abdomen, si toutefois celui-ci peut les supporter, ce qui n'a pas toujours lieu.

Le repos complet el la diète n'ont pas besoin d'être recommandés;

il u'est pas nèccssaire, il serait même mauvais de gorger de tisane tm malade dont la plus cruelle douleur éclate pendant qu'il urine. On don- nera, en petite quanti Il;, des tisant's émulsion nees chaudes, malgré le désir du malade, qui les demandera le plus souvent froides; on doit fdmriser les sueurs au lieu de les arrêter, pour suppleer autant que vossible aux urines. Cependant .:.,·itez les médicaments àcres cl exci- tants, qu'on emploie vulgairement comme sudorifiques. L'eau simple, à uue tempt;raturc élevée, est le meilleur sudorifique, surtout si le malatle est bien couwrt

S'il y a n:·tention d'urine, on a dit de sonder; mais faut-il laisser la sonde à demeure ou la retirer pour répéter le cathétérisme'? t:n géné- ral, on peut dire que quand l'inflammation est très aigui•, il ne faut pas laisser la sonde dans la wssie; mais les difficultes qu'on peut i•prouwr pour la réintroduire ont fait hésiter certains chirurgiens, ou plu tOt certains médt•cins. Ce qui vaut mieux, selon moi, c'est de ne pas sonder du tout quand il n'y a d'obstacle physique ni à l'urètre ni à la prostate; car alors on rait toujours uri uer plus ou moins le malade par les antiphlogistiques employés avec éuergie.

I..es causes de l'inflammation de la \'es.~ie necessitent quelques mo- difications dans le traitement. On répète souvent que s'il y a un corps étranger, un calcul dans )a \·cssic, il raul d'abord en faire l'extraction;

mais c'est une circonstance bicu cléfitmrable pour le succès que de prali•lu"r la lithotomie, surtout la lithotritie, tjuand la vessie est vi,·e- mcnt entlammée. Il est plus convenable, sans avoir égard à sa cause, de traiter celle cystite par tons les moyens déjà indiqués. Sans doute le corps étranger rendra ce traitement moins eflicace; mais ce désa- vantage n'est point à comparer à celui qui doit résullPr tic l'irritation lliPcanique de l'incision et trop souwnt de la déchirure d'un organr artuellemt·nt malade. f.cs raisons n'anrairnt plus la méme valt•ut·, si lt• roqts il rxlrairP wnait tl't'otro' intrutlnit dans lA w~SiP.

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tb llüADit:s olt LA \Essl~.

Ounnd la cystit~ cll•pt>lHI rl'uiH' LlennoiThagie,ll'un retrécissement,

d'une affection de la prostate, on doit combiner le traitement de ces

maladies avec celui de la cystite. La cystite qui suit la disparition d'un exanthème cutané, de la goutte, d'un rhumatisme, a la plus grande tendance à passer à l'état chronique, et si l'on n'a pu, avant douze ou quinze jours, rappeler l'irritation à son si~e primitif, les difficultés pour rem plu· cette indication iront toujoui'S en augmentant. C'est dans le Lut de réwhlir l'nncienne maladie, ou d'en déterminer une nouvelle sur un organe peu important, que les mP-decius emploient ici, et som·ent avf'<' succès, les moyens cléri,·atifs les plus énergiques, tels que les vésicatoi- res, les sinapismes, l'ammoniaque, l'eau bouillante. Ou les applique, ou sur le lieu voisin de l'organe actuelleme11t malade, ou sur l'orgnne precedemment affecté de goutte, de rhumatisme, de dartres, etc.

L'efficacité de ces moyens est en raison inverse de l'aneienneté de la cyslite : ou ne saurait y recourir trop tùt. u lJans cette circonstance, Des Lois de Rochefort, Chopart, lJesanll, n'ont pas craint d'employer les vésicatoires avec les cantharidrs, et le succès a cou•·onné cette har- diesse. C'est surtout clans la cystite supposPe rhumatismale que Ors- bois fllisait usage de ce moyen; on peut appliquer sur ln région hy- pogastrique mème l'emplàtre vésicant, si l'organe précédemment affecté de rhumatisme est inaccessible; d'autres fois on agit sur les cuisses, les jamLes, etc. Ce serait peut-ètre dans cette variétP de la cystite aiguë que l'ou pourrait proposer les injections adourissaJJte.>;

mais elles nt>cessitont l'emploi de ln sonde, et cette con1lition, qui li- mite leurs a\·anlnges, les a fait justement prose~ire (1 l. "

§ 1". -Cystite contft,lridù"me.

C'est une variété de l'iullammation que je Yiens de décrire. Elle se produit sous l'inllueuce des cantharides. Dès 1839 j'ai fait connaltre quelques caractères anatomiques de cette iuflammation. \Voyez p. t 1 de ce volume.) Sa cause et sa ph)·sionomie spéciales, la sécrétion que 1\1. 1\lorel-Lavallée a constatée, et les erreurs de diagnostic auxquelles cette sécrétion pourrait donner lieu, donnent à cette forme de l'in- flammation vésicale une importance lJUi m'engage à la décrire à part.

(."auiiE-11. - Quoique cette phlt>gmasie soit qudqurfois l'effet de l'ingestion des cantharides dans le tube digestif, c'est à la suite de l'application de ces coléoptères sur la peau qu'elle n é>té le plus fré- quemment et le mieux observée. Cette différence s'explique, sans doute,

par la rareté de l'administration intérieure de ce médicament.

La grandeur des \'esicatoires favorise, comme ou cJe,·ait le prévoir, le déYeloppement de cette cystite; il serr.Llt•rait qu'il dùt en êtrr de

(t) J."~ITU~. flitlionnairt df mrdttint, lor. r;l.

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ClSTITE C~:"'TH4RIDIE~:-;K. Hl

m~me rle l'Application rle la pnnrh'P. épi~pa~tirJl!e sur lr•q SPariflcation5 récentes rl!'S ventouS('S; m~is il y a cu à ePI égard dl'~ séries rie faits contradictoirr·s; c'est cl'uillt"urs un point qui ne saurait lnniPI' à' elire élucidé. Lorsqu'on prescrit suœessivement plnsieur~ vr;~îcatoires à la même personne. il fautlr11 se rnppeler que cc snnl plutôt 11'5 drrniers qui rtlagiss,.nt sur la ,·essie. Il fant noter aussi que les pins petits \'é- sicatoiN'S pt•uvent prorlr1ire cet accident. Le camphre n'a aucune ac- tion préwnti,·e. Quant au lieu rl'npplication rlu topique, il est égale- ment sans influence sur le rP!;ultat. Ce-s ti<'UX points sont très bien appréciés dans le~ lignes suivante~ :

« Une pratique qui St'mble trf>s simple au prrmier nbord et inexpli- rable apri>s réflexion. est relie qui <'Onsi~te it ne mr'ler le camphre aux.

P.antharides que lor·squ'on pose le vésicatoire au voisinage dr. la ves- sie; comme si l'action rle la poudre épispastique snr le réservoir unnaire éhtitnne sorte rl'influence à clislanre, d'autant plus énrrgique que les deux points sympathiqnP~ seraient plus rapprorhios' L'obsrr- vation clinique a fAit justice de celll' conrluite moins sciMJtilique que routinière. Il est remarqua hie ménw, Pl c'est là sans riou te un effet du hasard, que cie tous les vésicatoires qui ont agi sur la \'PSsie, un

~ul avait ét•; appliqué an x rn virons rlt• cet organe, à l'h~·pogastre; les autres l'anirnt été le plus loin po!ISible, à la poitrine et à la !l'te.

lk quelque manièrr• que Il' phénomi'T!c s'accnmplis,;e, l'absorption rlc la pouclre qui le produit en est toujours le prr\lucle inclisprnsable;

ihtrorluite clans ]P. tmwnt cin·ulatoire par 11'8 veines et IPs lymphati- ques cutanés. la substance n'arri\'e Îl la \'1'\<sif' qn'nprk a\'oir passé pnr le co-ur. Dès lors le chl'min qu'elle cle\'1"11 parcourir sera cl'autant plus court, son trajet rl'autant plus prompt, qu'elle nu rn été rléposre pins près non pAS cie la wossie. mais elu cœur. f.ctte rlifférenPe, clini- quement nulle parce qu'elle l'SI inappr~iable, est physiologiquement nécessaire (1). ~t

('arartf.rrll anAiomilt•••"·- Les rarMtèJ'I'S anatomique-s cle cette affection consistent dans l'état de la \'cssie et cl ~tus les prorluits qui' sécrète sa surfar.e enflammée. Ces produits sont des fnus~es memhra- nes et ùe l'albumine en rlissolution ou en clép6t dans l'urine. Pour simplilier la clescriplion, nous supposerons ces mati/>res solitles Pl li- quicles de mème nature, et nous elirons que l'albumine se présente ici sou~ trois formes: t• en fausses membraul'.s, qui se Mveloppent clans la ve.;sie; 1• l'Il cli~solution clnns l'uri nP; :1• enfin l'li dép<it au foncl rlu nse. Cc rl···pc)t n'l'51 l]lle ln conséquence de l'ahonrlaneerll' l'alhnminP.

qui se prècipite par le refroidi~sement.

Les fausses membranes, dout la 1-(fiiOilc·ur \'nrie dPpnis Pell,~ d'une (Il \lorei-L..-allee, C'yslile cnnllonridi~nnt, mt'moire inr'dil, couronné 1•1r I'Acadt'mit• dr• •ri~nceo.

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